Namibie : premier round !

Post écrit le 18/05/2011 sur la route de Maun, Botswana

Après s’être fait voler tous nos papiers, la police namibienne n’avait aucun doute sur le fait qu’on allait tout retrouver sauf notre argent… Optimisme forcé, grande expérience du sujet, ou connivence non avouée ? Impossible de répondre bien sûr. Le lendemain matin, plusieurs personnes nous donnèrent l’idée d’aller voir la radio locale pour qu’ils diffusent un message et ainsi nous aider à retrouver nos papiers. Nous sommes donc passés voir le chef de la police locale pour lui demander si ça ne le dérangeait pas. Pour lui, il n’y avait pas de problème, au contraire, il lui semblait que la radio allait être plus efficace que la police… En début d’après midi nous allions à NBC, la radio locale. On a dû raconter notre histoire une première fois au vigile, une deuxième fois à la réceptionniste, et une troisième fois à… Quand tout à coup une femme rentra dans le hall avec un sac plastique. Nous continuions notre récit du vol lorsque la détentrice du sac commença à sortir des passeports, et autres papiers. “Mais ce sont nos passeports!!!”, s’écria Adela. Tous nos papiers étaient là. Il fut impossible de savoir qui avait déposé le sac, la dame nous indiqua seulement qu’un garçon lui avait donné devant la radio. Nous avions retrouvé le principal, tant pis pour l’argent et les disques durs où nous avions “seulement” films et musique…

Maintenant que nous étions dans un pays un peu mieux approvisionné, il était temps qu’Adela et François me change ce roulement qui me faisait souffrir! Et aussi un joint de la roue et mon capteur de pression d’huile… Même dans le seul garage qui voulait bien s’occuper d’un “apparemment” Land Rover, on nous dit qu’il fallait commander les pièces à Windhoek, la capitale. Quand les pièces sont arrivées le lendemain, il n’y avait pas de doute, ce n’était pas les bonnes. Le roulement était trop petit, ainsi que le joint. Pour le capteur de pression d’huile même chose… Le manager du garage, Johan, était bien embêté, et ne comprenait pas comment le vendeur de Land Rover dans la capitale avait pu autant se tromper. Il fallait qu’il voit mes pièces pour qu’il n’y ait pas de nouveau malentendu. Adela et François se sont donc lancé dans la délicate mission de démonter la moitié de mon axe avant, manœuvre obligatoire pour accéder au roulement et au joint dont j’ai besoin! Imaginez vous la scène au milieu du parking de l’auberge de jeunesse où nous avions établi notre campement!

Johan commanda les nouvelles pièces en donnant les dimensions exactes du roulement à changer, mais pour le joint le fournisseur à Windhoek nous assura qu’il n’avait pas besoin des dimensions car les land rover n’utilisaient que deux tailles de joint, donc si le premier n’était pas le bon ça ne pouvait être que le deuxième ! Logique, non ? Quand les pièces arrivèrent, il n’y eu aucun problème avec le roulement, mais le joint n’était pas encore le bon ! Et pendant ce temps là, moi je suis toujours amputé d’une roue et d’un demi-axe au milieu d’un parking… Je leur ai toujours dit que je n’étais pas un Land Rover, pourquoi personne ne veut me croire ! Tout mon axe avant est sur-dimensionné par rapport à un Land Rover Defender, et c’est grâce à ça que je suis plus solide ! On n’avait déjà trop perdu de temps, et heureusement que mes compagnons ont pensé à un plan B : réparer le joint cassé. C’est un peu moins conventionnel, mais avec beaucoup de silicone, ça devait fonctionner ! Et effectivement, moins de 24 heures plus tard j’étais déjà sur pied !

Pendant tout ce temps, Adela et François en ont profité pour se reposer un peu, beaucoup manger pour reprendre des forces, et même passer deux soirées avec Johan (jusqu’à tard dans la nuit) avec qui ils étaient devenus amis. Et pour fêter ma nouvelle jeunesse, Johan nous proposa d’aller passer le week end aux chutes de Ruacana. Apparemment, il a beaucoup plu cette année et les chutes sont très impressionnantes !

On n’a pu vite s’apercevoir que le camping à la façon namibienne, c’est génial ! Johan avait dit à un ami mécanicien, Cali, de venir aussi, et ils avaient chargé son pick up avec tout ce qu’il fallait. Tout était prêt pour une soirée de grillades au bord de l’eau (ici, au lieu de dire “barbecue”, ils appellent ça “braaï”…), où il est aussi possible de se baigner mais seulement quelques secondes car il y a des crocodiles qui peuvent venir nous rendre visite ! Le lendemain, nous sommes allés voir les chutes que nous avions pu entendre tout au long de la nuit. Depuis en haut, la force de l’eau est vraiment époustouflante ! Et Johan avait une petite surprise pour Adela et François : il connaissait un escalier qui permet de descendre en face des chutes (un escalier de service pour la maintenance des installations hydro-électriques que peu de gens connaissent et qui est normalement fermé au public) et le spectacle est encore plus impressionnant. Pendant la descente par ces escaliers où de l’eau coule constamment et le sol est très glissant, il est possible de voir des arc-en-ciels complets (qui deviennent des cercles!) avec des couleurs éclatantes. A chaque virage de cet interminable descente un nouveau spectacle s’ouvrait à leurs yeux. Mais pour François et Johan qui souffrent de vertige, ça a été un long moment de sensations fortes. Tout le monde remonta complètement trempé !

Le lundi matin, nous sommes partis en direction du Botswana. D’ici moins de deux mois, nous devons revenir en Namibie pour passer deux semaines avec les parents de François et continuer la visite !!!

Juste avant la frontière, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec un groupe d’éléphants à quelques mètres seulement de la piste ! Le Botswana nous ouvrait ses portes…